.MQ, l'extension internet martiniquaise
La Martinique est le dernier département d’outre-mer (DOM) à autoriser les enregistrements de noms de domaine dans son extension .MQ après le .GF guyanais, le .GP guadeloupéen et le .RE réunionnais. Zoom sur ces extensions ultramarines souvent confidentielles. Il est désormais possible de déposer le nom de domaine de votre choix en .MQ sans conditions d’enregistrement particulières. Longtemps inactif, le site internet indiqué dans la base de données de l’IANA (« Internet Assigned Numbers Authority » organisation qui gère la zone racine du DNS avec l’assignation des domaines de premier niveau) propose l’achat de noms de domaine en .MQ.
Intitulé DOMeNIC, le site se présente comme le « centre d’information et de gestion des domaines Internet .GF (Guyane Française), .GP (Guadeloupe) et .MQ (Martinique) ». Vous pouvez y enregistrer directement les noms de domaine de votre choix dans ces trois extensions françaises ou bien passer par votre prestataire habituel déjà revendeur de leurs prestations. Le .GP guadeloupéen propose également des enregistrements de noms de domaine via son propre site.
Accès restrictif au .RE réunionnais
Ces trois extensions ne sont pas dans le giron de l’AFNIC (Association Française pour le Nommage Internet en Coopération).
Elle est le registre du seul DOM .RE de La Réunion.
Cette extension est déléguée à l'AFNIC et ouverte à l'enregistrement depuis juillet 2001. Les dernières règles d'enregistrement pour les noms de domaine réunionnais sont entrées en vigueur depuis le 30 mars 2009. Elles sont plus contraignantes que les accessibles .GF, .GP ou .MQ.
Seules les personnes morales dont le siège social ou l’adresse d’un établissement est situé sur l’Île de la Réunion sont autorisées au même titre que les personnes physiques majeures ou les personnes morales résidant sur l’Île de la Réunion et qui sont titulaires d'une marque déposée auprès de l'Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) ou d'une marque communautaire ou internationale enregistrée visant expressément le territoire français.
L’AFNIC recense 6 177 noms de domaine enregistrés en .RE au 3 février 2011. Ce chiffre place le .RE au 85ième rang sur 91 dans notre classement des extensions.
.GP guadeloupéen le plus visible
Les statistiques pour les .GF, .GP ou .MQ ne sont pas publiés. Une recherche avancée par Google permettant d’afficher seulement les pages de sites référencés par extension donne une indication de l’usage des extensions des DOM. Le jeune .MQ compte seulement 15 900 résultats, le .GF 47 000, le .RE géré par l’AFNIC : 3 470 000 !
Le .GP écrase les autres DOM avec 6 960 000 résultats. Sa charte de nommage historiquement libre a donné lieu à des détournements marketing du sens originel de l’extension , comme monacof1.gp (Grand Prix) ou cartridge.gp (Green Planet).
Un allemand a également déposé plusieurs suffixes correspondants à des ccTLD comme fr.gp et propose d’acquérir des sous domaines du type masociete.fr.gp. Une stratégie impossible dans beaucoup d’autres extensions qui protègent les suffixes de leurs confrères.
L’article 12 (articles L. 45 et L. 45-1, et L. 45-2 à L. 45-8 [nouveaux] du code des postes et communications électroniques) détaillant les règles encadrant l'attribution et la gestion des noms de domaine sur Internet a statué sur le .FR mais pas sur les extensions des DOM TOM.
Le Sénateur Bruno Retailleau juge que la « situation de certaines de ces extensions ultramarines est critique et leur configuration technique parfois instable et vulnérable ». Si la loi encadrant le .FR s’appliquait à ces suffixes d’outremer, ces extensions dont l’usage est peu répandu pourraient s’ouvrir aux particuliers et entreprises de l’ensemble de l’Union Européenne.